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MBANZA NGUNGU, Cité des Masawu Vua 
 
 
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Infrastructres Sociales

Date : 25/12/2024  
Heure : 12.28
 
 
A la conférence de Berlin en 1885, Léopold II, le roi des Belges avait négocié et obtenu pour son propre compte la gestion de l'Etat indépendant du Congo. Ce pays qui est situé à l'Equateur fut à cette période complètement vierge. Il sera honteusement exploité par son souverain.  
 
Des tonnes d'ivoires et de caoutchouc qui ont été acheminés en Belgique, l'ont été sans contrepartie pour les populations indigènes. Les bénéfices générés par la vente de ces produits ont servi surtout à consolider la fortune personnelle du monarque. Rien, absolument rien n'a été fait en faveur des populations de ce pays qui constituaient une main d’œuvre gratuite et réquisitionnée pour travailler par la force. La chicotte faisait la loi et des mains ont été coupées aux récalcitrants. 
 
Suite aux campagnes de protestations qui fusèrent de partout dans le monde, le gouvernement belge qui recevra ce pays en héritage la gestion de cet état, va mettre en place une nouvelle politique, beaucoup plus humaine et qui va privilégier les actions sociales à travers certaines réalisations dont les plus en vues furent concrétisées par les missionnaires.  
 
Dans le District des Cataractes qui partait de Matadi Mayo à Mpozo, des écoles et des hôpitaux vont commencer à surgir par-ci, par-là. A Inkisi par exemple, les missionnaires catholiques de la congrégation des jésuites et grâce au Fond médical de l'Université de Louvain (FOMULAC), ont construit un grand hôpital et la série des grandes et célèbres écoles secondaires éparpillées dans l'actuel Dictrict de LA LUKAYA. D'ailleurs dans une étude datant de l'époque coloniale, l'Université de Lovanium aurait pu être érigéé à Kisantu. 
 
Les protestants ne restèrent pas en laisse. Ils ont jeté leur dévolu sur la vallée de Kimpese où ils vont construire l'institut Médical Evangélique (IME) et l'Institut Pédagogique Evangélique, I.P.E Kimpese.  
 
Par contre, le développement de Mbanza Ngungu, fief de l'Otraco fut confié à cette dernière entreprise. Les premières infrastructures sociales de base encore visibles dans cette cité sont donc l'oeuvre de l'Otraco. 
 
EDUCATION 
 
L’enseignement fut au début de la colonisation une activité exclusivement réservé aux missionnaires.  
 
Tata Albert NDANDOU, Curé de la Paroise Sainte Thérèse. Cette photo a été prise le jour de son jubilé d'or 
 
A Mbanza Ngungu, les écoles primaires catholique Sainte Thérèse pour les garçons et Notre Dame réservée aux jeunes filles furent les premières à y être construite. Toutefois, leur proximuité avec le Camp de l'Onatra de Nsona Nkulu se justifie par l'importance qu'on accordait à cette entreprise, dont les enfants des travailleurs devaient étudier dans des bonnes conditions. 
 
Plus tard, les missionnaires protestants de la Batist Missionary Society (B.M.S) vont emboîter le pas aux catholiques avec la construction de l’école primaire de la Ville Haute. 
 
A la veille de l’indépendance, les laïcs vont aussi s’intéresser à ce secteur et deux écoles officielles vont voir le jour à Mbanza Ngungu. Le premier était situé au Camp Hardy, aujourd'hui, Camp Lieutenant Colonel Ebeya, réservé essentiellement aux enfants des militaires de la Force Publique. Tandis que la seconde école officielle était basée en ville derrière l’Hôtel Cosmopolite et l'ancien garage de la CEGEAC.  
 
L’Ecole Moyenne Saint Clément avec Feu Père Tarwé fut la première école secondaire à fonctionner dans cette ville. Avant sa création, les élèves qui terminaient leurs études primaires à Tyhsville étaient obligés d'aller faire leurs études secondaires, soit à Tumba, sinon à Ngombe Matadi, pour les catholiques et à Ngombe Lutete pour les protestants. 
Le Collège Saint Clément, aujourd'hui Institut de Nsona Nkulu, la première école secondaire créée à Thysville 
En 1960, L'Ecole Moyenne de Nsona Nkulu sera transformée et dotée d’un cycle complet des humanités littéraires et scientifiques, sous l’appellation de Collège Saint Clément.  
 
L’Athénée officiel d'abord, puis l’Ecole Métropolitaine appartenant au réseau catholique et qui était destinée aux jeunes filles et enfin l’Athénée Protestant viendront tour à tour compléter cette liste. Aujourd’hui Mbanza Ngungu compte plus d’une vingtaine d’écoles primaires et secondaires, notamment l’ITM de NSONA NKULU, le Lycée Bankazi, l’Institut Kimvuka, l’Institut Disengomoka, etc ...  
 
 
SANTE 
 
Sur le plan sanitaire, Mbanza Ngungu dispose des très bonnes infrastructures, héritées de la colonisation, mais qui sont devenus par manque d'entretien très vétustes. L’hôpital de Nsona Nkulu, les cliniques de Noki et la maternité de la Cité, ces trois grandes institutions médicales et qui faisaient jadis sa fierté doivent être réhabilités. 
 
 
L'HOPITAL PRESIDENT CHARLES 
 
C'est dans cet hôpital que beaucoup des ngunguois ont persu leur cordon ombilical  
 
Ce grand hôpital de référence fut à ces débuts une propriété de l'Otraco qui l'a cédé plus tard à l'Etat. Cet hôpital n'avait rien à envier aux grands hôpitaux du pays. Il était doté d'un grand bâtiment abritant les services administratifs, d'un dispensaire, d'un laboratoire digne de ce nom, d'une salle d'opérations et des pavillons de médecine interne hommes et femmes, chirurgie hommes et femmes, d'une maternité et d'un pavillon spécial destiné aux maladies contagieuses (tuberculose, maladie du sommeil, lèpre, etc...). Une asile des fous complétait cette liste.  
 
Beaucoup des ngunguois s'identifient à cet hôpital où certains d'entr'eux ont perdu leur cordon ombilical. 
 
Du point de vue esthétique et hygiénique, une équipe des travailleurs s'occupait de l'entretien et de la maintenance de la propreté au sein de ces installations. Les jeunes tourtereaux étaient obligés de faire un tour du dans cet hôpital, chaque fois qu'ils voulaient offrir un bouquet de fleurs roses à leurs petites copines ou copains. 
 
Cet hôpital qui était hier un véritable bijou est aujourd'hui considéré comme un mouroir. Un endroit où il ne fait pas toujours bon d'y séjourner, tellement que l'environnement et les soins qui y sont prodigués sont aléatoires. 
 
 
LE DISPENSAIRE ET LA MATERNITE DE LA CITE 
 
Communément appelé dispensaire de KIBUABUA, du nom du premier Assistant médical congolais qui a travaillé dans cette officine, il fut le premier poste où furent administrés les premiers soins de santé et d'urgence aux malades habitant la cité indigène. 
 
Nombreux sont les jeunes de cette époque qui ont été circoncis dans ce dispensaire qui a cessé de fonctionner.  
 
Sur une décision des pouvoirs publics, ce dispensaire sera transformé en maternité. Après son extension avec la construction des nouveaux pavillons, cette nouvelle maternité de la Cité installée au cœur de la ville permettra aux futures mamans de réduire les distances pour leurs consultations pré-natales et d'accoucher dans des très bonnes conditions.  
 
Avec l’accroissement de sa population, cet édifice s'était sérieusement détérioré. L'état vient de réhabiliter ce centre médical qui est de l'avis de tous, le cadre le plus propre et le mieux équipé de Mbanza Ngungu. 
 
LES CLINIQUES DE NOKI 
 
C'est le plus vieux hôpital de la place qui était exclusivement réservé aux cadres et expatriés du District des cataractes. 
 
Cette tendance est encore à la mode jusqu'à ce jour, car pour certains habitants de Mbanza Ngungu, cette clinique reste ouverte aux personnes aux bourses les mieux nantis. 
 
LE DISPENSAIRE DE L'OTRACO 
 
Ce dispensaire a également connu ces moments de gloire avec des praticiens de renom que furent les Assistants Médicaux Kifuidi, Makonko et Bakebongo. 
 
L'accès aux soins dans ce dispensaire était exclusivement réservé aux familles des agents de l'Otraco. Malheureusement, ce dispensaire n'existe plus que de nom. Les malades appartenant aux familles des agents de l'Onatra étant obligés d'aller se faire soigner à Lufu Toto.  
 
LES DISPENSAIRES CONFESSIONNELLES 
 
Dans une cité où les soins de santé constituent aujourd’hui une véritable casse tête, les missionnaires protestants et kimbanguistes n'ont pas croisé leurs bras. Deux centres médicaux et non des moindres, ont été construits et ont été mis non seulement à la disposition de leurs fidèles respectives, mais à tous les malades sans exclusion. 
 
LA CLINIQUE MAMA MPAMBA 
 
Kisombe Kiaku Muisi, l'homme d'action comme le désigne ces nombreux sympathisants, cet homme aux multiples projets, après avoir écouté et observé les difficultés auxquelles étaient confrontées les habitants de Mbanza Ngungu, son fief électoral, transforma son immeuble de la place du Centre en Polyclinique. 
 
Cette action de haute portée sociale fut vivement saluée par la population. Sans nul doute que c'est l'une de ces plus belle réalisations dans cette cité. Hélas, cette polyclinique n'échapa au pillage qui a apauvri cette cité. 
 
L’HOPITAL DE L’EFATBL 
 
L'équipe médicale de l'Efatbl mérite des fleurs, car au lieu de s'occuper uniquement des militaires et des membres de leurs familles, cette institution sanitaire est ouverte aux malades civils, provenant de tous les horizons et son staff médical a prouvé que la vie humaine n'a pas de prix.  
 
Beaucoup des Ngunguois se font hospitaliser dans cet hôpital et des cas désespérés de certains malades ont pu être sauvés. 
 
 
LE SERVICE D’HYGIENE 
Le service d’Hygiène de Mbanza Ngungu dont les bureaux sont situés en ville à côté de l’ancien Hôtel Cosmopolite a joué un rôle de premier ordre dans la prévention et la lutte contre certaines maladies endémiques et contagieuses. 
 
On se rappelle encore qu’à l’époque où l’Etat exerçait pleinement son rôle, des agents de ce service effectuait des contrôles hebdomadaires dans toutes les parcelles pour vérifier l’état de salubrité de la parcelle visité, plus particulièrement la propreté des installations hygiéniques. Chaque parcelle et ses alentours devaient être entretenus impeccablement. Faute de quoi, des amendes furent imposées aux récalcitrants. 
 
Le service d’hygiène était aussi mis à contribution dans la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles. Une lutte sans merci fut menée contre les femmes dites libres ou prostituées qui étaient obligés de subir régulièrement un contrôle de dépistage et le cas échéant, se faire soigner pour éviter de propager la maladie avec la contamination de leurs clients.  
 
Le service ne se limitait pas à ces deux actions. Chaque année des campagnes de vaccination étaient lancés pour prévenir la population contre les maladies endémiques les plus en vogue à l’époque. Les écoles et entreprises furent les lieux de prédilection pour ce genre d’activités.  
Nous ne pouvons pas passer sous silence le rôle combien important joué par le Service d’hygiène dans l’éradication de certaines maladies. Nous citerons en exemple, la circulation à travers les différentes avenues de la cité, des véhicules pulvérisateurs des insecticides et les tournées effectuées de manière périodique et systématique dans toutes les domiciles par les des agents chargés de la désinfections des parcelles et résidences.  
 
Des particuliers furent associés dans ses genres de campagne. Ainsi, Mariano MATUTA qui fut l’un des sous traitants de l’Etat se rendra célèbre à Thysville avec son entreprise qu’il appelait MIDESEZA.  
 
Aujourd’hui le Service d’Hygiène n’existe plus que par son nom. Toutes les activités qui faisaient sa renommée et sa raison d’être sont rejetées dans les oubliettes de l’histoire. On ne doit donc pas s’étonner que le taux de mortalité dans nos villes et villages aient pris de l’ascenseur.  
 
 
 
 

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Modifié en dernier lieu le 24.11.2004
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