Chef Lieu du Disctrict des Cataractes
Date : 25/12/2024
Heure : 12.54
Dans ses structures héritées de la colonisation, la province du Bas Congo ne disposait que de deux districts. Le District des Cataractes et celui du Bas Fleuve.
Le District des Cataractes dont le dénominateur commun était le chemin des fers (Nzila machine) s’étendait de Mbenseke Futi à Mpozo, la porte d'entrée de la ville portuaire de Matadi. Ce district avait trois territoires distincts qui sont: Thysville, Madimba et Luozi.
Avec l’accession de notre pays à sa souveraineté nationale et la création en 1962 de la province du Kongo Central, un nouveau découpage territorial fut opéré. Le District des Cataractes fut amputé de l’actuel District de La Lukaya. Tandis que le Territoire de Mbanza Ngungu cédera une partie de sa zone au territoire de Songololo, nouvellement créé.
Chef Lieu du District des Cataractes, c’est la troisième ville de la province, après Matadi et Boma, par son importance démographique. Avec une population estimée à plus de 100.000 habitants, sa situation actuelle semble anachronique et dépassée. C’est une aberration de la confiner toujours dans son statut de cité. Elle mérite pleinement d’être élevé au rang d’une ville.
Il est vrai que des problèmes fondamentaux et non des moindres risquent de se poser, notamment celui de son budget de fonctionnement qui sera handicapé par la faiblesse de ses ressources. Il faudra évidemment songer aussi à la délocalisation du siège du territoire. Mais à tous ces problèmes, des solutions peuvent être trouvées sans nuire aux intérêts des uns et des autres. C’est de cette manière que les Ngunguois peuvent se prendre en charge eux-mêmes, en trouvant des solutions aux multiples problèmes qui se posent dans leur entité.
Nul n'ignore que la colonisation belge s'appuyait sur trois facteurs pour la construction des agglomérations urbaines. Elle misait d'abord sur une administration forte et autoritaire qui gérait sans pitié les populations indigènes utilisées parfois comme des bêtes de somme.
Ceux-ci étaient appuyés dans leur sale besogne par les missionnaires catholiques qui se sont averés comme leurs véritables complices. Enfin des puissantes compagnies privées ont facilité l'exploitation des ressources de notre pays.
La construction de la Cité de Mbanza Ngungu a donc respecté cette trilogie, car une société, l'Office des Transports Congolais (OTRACO) qui avait en charge la gestion du chemin des fers Matadi - Kinshasa jettera son dévolu sur cette contrée pour des raisons que nous allons vous expliquer plus loin. Elle sera soutenu par une administration territoriale qui va y établir le siège des ces institutions sous régionales (district et territoire). Pour boucler la boucle, les pères de la congrégation des rédemptoristes vont s'y installer pour évangéliser les populations indigènes et construire les premières écoles de la région.
Mbanza Ngungu va donc devenir un véritable carrefour pour toute la population du District des Cataractes, qui disons-le honnêtement, était largement gâtée par la nature. Son statut, il le doit à ces terres très fertiles, mais aussi et surtout par les possibilités qu'elle offrait pour l’évacuation des marchandises soit vers Kinshasa, pour l’approvisionnement de la capitale, soit vers le port de Matadi, pour les produits destinés à l’exportation.
Des grandes usines et des unités agro-pastorales vont voir le jour et dont les plus connus furent:
- l'Institut d'Etudes Agronomiques - INEAC de MVUAZI à N’kolo
- la Compagnie Jules Van Lancker de N’Kolo Fuma ( JVL)
- la Cimenterie de Lukala
- la Compagnie Sucrière de Kuilu Ngongo
- les Plantations et Elevages de KITOBOLA
- les Elevages de KITOMESA
- le Cobelfruit de Kiazi Kolo
- le GER de Mawunzi
etc...
De 1960, année de l’accession de notre pays à sa souveraineté nationale, à ce jour, plusieurs fils de notre pays se sont succédés au poste tant convoité de Commissaire de District des Cataractes.
L’arrivée de l’AFDL au pouvoir en 1997 va mettre un terme à cette politique que nous qualifions de désastreuse et instaurée par le Mouvement Populaire de la Révolution, MPR de confier la gestion de la territoriale à des non-originaires.
Ainsi, après le mandat fort controversé de Malua Mavita à la tête de cette entité administrative, c’est à Monsieur Mbedi wa Kitembedi que revient aujourd’hui l’honneur d’exercer cette délicate et importante fonction. Il a hérité ce poste dans une période où le pays est confronté à d’énormes difficultés, liées à la longue guerre dont la Ville de Kitona dans la province du Bas Congo a été le point de départ au mois d’août de l'année 1998.
L’actuel Commissaire de District de Cataractes est un chevronné de la territoriale où il a passé pratiquement toute sa carrière. Homme affable et d’une simplicité qui n’a pas de pareil, celui-ci ne laisse personne indifférent dans les rues de Mbanza Ngungu.
Nous l’avions connu au moment où il était l’adjoint de Monsieur Malua. A cette époque déjà, il avait convaincu ces administrés sur ces grandes qualités humaines et son sens du devoir.
Les Ngunguois ont toujours à l’esprit les moments pénibles qu’ils avaient passé lors des deux pillages qui avaient précédé la chute du Maréchal Mobutu. Au moment où son titulaire s’était retranché à Kinshasa, c’est à lui que revint la délicate mission de ramener le calme et l’ordre dans une ville qui fut pillé de fond en comble par les militaires.
Les Ngunguois se souviennent encore que lorsque la rébellion qui a failli renverser Kabila – père est arrivé à Mbanza Ngungu au mois d’août 1998, c’est encore lui qui s’est jeté au feu. Une fois de plus, le Commissaire de District titulaire était absent de son poste. Pris en otage par les rebelles, il a énormément contribué à la décrispation de la situation, grâce à son message diffusé à la radio. De ce fait, il a réussi à éviter un bain de sang inutile dans cette cité fortement militarisé.
Les Ngunguois n’ont jamais oublié ces deux épisodes difficiles auxquelles il a été confronté au cours de sa carrière, dans son bureau de la place de la Gare. Sa titularisation a été saluée par tous et elle est considérée comme un signe de reconnaissance de sa loyauté et de tous les services qu’il n’a cessés de rendre à sa population.
